HOMELIE DU DIMANCHE 14 MAI 2023

6EME DIMANCHE DE PAQUES – ANNEE A

Chers frères et sœurs,

Aimons-nous Jésus ? C’est bien la question que nous devons nous poser aujourd’hui, après avoir entendu ce passage de l’évangile de Jean. Dès le premier verset, Jésus nous laisse notre entière liberté en disant « si vous m’aimez », sous entendu vous n’y êtes pas obligés. Mais cependant, parce que nous sommes baptisés, nous avons reçu toutes les grâces pour pouvoir aimer celui qui a donné sa vie pour racheter tous nos péchés !

Et pourtant, au fond de nous-mêmes, nous savons bien que Jésus est là mais est-ce que nous nous donnons tous les moyens pour le trouver, le rencontrer chaque jour de notre vie ? Les journées sont si courtes qu’il nous est souvent bien difficile de prier, ne serait-ce que quelques minutes, pour offrir le jour qui commence à Jésus ! Nous pourrions aussi prendre l’habitude de lire une petit, un tout petit passage de la Bible chaque jour, mais là encore le temps manque et le film du soir nous attend ! Bien sûr, nous savons que Jésus veut se donner à nous dans l’Eucharistie chaque dimanche : c’est une rencontre importante, même si elle dure au moins une heure et parfois plus si on tombe sur un prédicateur qui a trop de bagout ! Et puis quelle drôle d’idée d’aller mettre la messe à la même heure que le match de foot du club des enfants ! Rassurez-vous, si cela peut vous rassurer, 95 % des français qui se disent catholiques ne font pas de la messe leur priorité dominicale !

Même si nous ne prions pas, même si nous n’ouvrons jamais la Bible, même si nous n’allons jamais à la messe, le Christ ressuscité demeure présent dans nos cœurs de baptisés et dans le cœur de notre monde. Les trois lectures de ce jour nous le confirment. Jésus est l’Esprit Saint que Pierre et Jean imposent aux Samaritains à leur arrivée en Samarie comme le disent les Actes de Apôtres ; il est l’esprit de vie, lui qui a été mis à mort dans la chair et vivifié dans l’Esprit comme le rapporte la première lettre de Pierre ; il est l’Esprit de vérité que le Père va nous envoyer pour Pentecôte nous dit l’évangile.

Oui, aujourd’hui, Jésus qui est déjà notre défenseur, nous en annonce un autre, qui sera pour toujours avec nous. Jean utilise le mot « parakletos », c’est-à-dire la Paraclet, qui peut se traduire « celui que l’on appelle à son secours » ou encore « celui qui intercède » et que nous traduisons volontiers par « avocat » ou « défenseur ». Ces noms disent toute la richesse de l’Esprit Saint en nous : défenseur, intercesseur, consolateur, conseiller.

Jésus va même jusqu’à nous dire que cet Esprit Saint, nous le connaissons et là nous sommes surpris comme Thomas qui ne connaît pas le chemin et Philippe qui ne connaît pas le Père. Mais en fait, bien souvent notre connaissance s’arrête au fait que nous savons qu’il est la troisième personne de la Sainte Trinité !

Je vous invite à relire l’encyclique que Saint Jean-Paul II nous a donnée en la fête de la Pentecôte, le 18 mai 1986 : « Dominum et Vivicantem » sur « L’Esprit Saint dans la vie de l’Eglise et du Monde » Le Saint Père y propose trois pistes de réflexion que nous pourrions faire nôtres :

  • L’Esprit Saint est don
  • L’Esprit Saint fortifie l’homme intérieur
  • L’Esprit Saint, est lui que l’on voit dans l’Ancien Testament, planer sur les eaux ou consumer les offrandes présentées par les hommes. C’est l’Esprit Saint qui transforme la souffrance de la croix en amour sauveur.

Pour vraiment bénéficier de cette force de l’Esprit Saint, il nous faut revenir aux grâces de notre baptême au cours duquel l’Esprit Saint nous a été donné. Bien sûr, nous avons le devoir d’évangéliser, de confesser le nom de Jésus, mais nous ne pourrons le faire que si nous le recevons dans notre vie et dans notre cœur comme une force vive. Le Christ est là au cœur des Ecritures, il est là au plus intime de notre être, il est présent dans notre communauté, celle du dimanche et celle de chaque jour. Le Christ est vivant dans l’amour que nous sommes capables de témoigner les uns envers les autres, dans la joie qu’il fait naître au fond de nos cœurs, dans le partage que nous faisons des chants à la louange du Seigneur, du pain que nous mangeons, de la paix que nous échangeons, des sourires que nous recevons de personnes que nous rencontrons.

Peut-être, la présence du Christ se manifestera pour nous par des langues de feu un jour ou l’autre, mais en attendant, accueillons la dans les gestes les plus simples de notre vie. Elle vit dans le don de l’amour, dans une parcelle de nos vies donnée à l’autre. Tout simplement, ouvrons nos cœurs, nos mains et nos oreilles pour la voir, la toucher, la recevoir. Elle est là aussi encore plus simplement chaque fois que nous faisons notre signe de croix, de façon lente et recueillie comme le demandait sainte Bernadette.

« Celui qui reçoit mes commandements et les garde, c’est celui-là qui m’aime ; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père ; moi aussi, je l’aimerai, et je me manifesterai à lui. » Quelle incroyable promesse ! Demandons au Seigneur, d’aimer et de garder ses commandements car nous avons soif qu’il vienne nous visiter et chantons souvent ce refrain qui était le thème du grand jubilé de l’an 2000 :
« Christ hier, Christ aujourd’hui, Christ demain, pour tous et toujours, Tu es Dieu, Tu es l’Amour. Tu appelles : nous voici ! »

Amen

Bernard MALCURAT, Diacre permanent    

 

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