HOMELIE DU DIMANCHE 15 JANVIER 2023

2ème dimanche du temps ordinaire – année A

 

Avec le baptême du Seigneur, lundi dernier, s’est achevé le temps de Noël et nous voici revenu dans le temps dit ordinaire, que je préfère appeler le temps de l’Eglise, car, à mon sens il n’a rien d’ordinaire !

En citant à nouveau le baptême que propose Jean le Baptiste et celui que réalisera Jésus dans l’Esprit Saint, les textes de ce dimanche nous invitent à redécouvrir la force même de notre propre baptême et à comprendre que nous avons de la valeur aux yeux du Seigneur.

Avec toutes les grâces que nous avons reçues, le temps est venu de mettre en œuvre le programme ambitieux que notre Sauveur nous confie par sa naissance : être serviteurs, lumière des nations, saints, fils de Dieu et agneau de Dieu.

Dans le second chant du Serviteur que nous avons entendu en Isaïe dans la première lecture, le Seigneur nous dit : « Tu es mon serviteur, Israël, en toi je manifesterai ma splendeur. » Belle mais exigeante affirmation qui nous invite à être des serviteurs exemplaires pour être dignes de la splendeur du Seigneur ! Mais le Seigneur, en nous faisant connaître la valeur que nous avons à ses yeux, rajoute : « C’est trop peu que tu sois mon serviteur […] : je fais de toi la lumière des nations, pour que mon salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre. »

Comme le Fils, par notre baptême nous sommes appelés à devenir des serviteurs, c’est-à-dire que nous recevons tout de Dieu Lui-même. Parce que nous sommes « Lumière des Nations », nous devenons signes du « Salut du Monde ». Ainsi, c’est notre vie elle-même, habitée par la lumière de Dieu, qui doit rendre témoignage à l’amour de Dieu pour tous les hommes.

Ce Salut du Monde est un don que nous recevons gratuitement de Dieu. Nous n’avons à en tirer ni orgueil, ni gloriole. Par notre baptême, nous ne sommes plus esclaves du péché et de la mort, mais des hommes libres, recevant tout de la part de Dieu.

Dans la deuxième lecture, Paul nous dit que, par notre baptême, nous sommes aussi devenus un peuple de Saints. Il suffit de regarder la vie des Saints pour comprendre que la sainteté ne se mesure pas par nos mérites personnels. Comme pour le Salut, il s’agit d’un don que Dieu nous offre au jour de notre baptême. Oui nous sommes un peuple de saints, mais cela ne nous rend ni plus importants, ni meilleurs que les autres ! Cela nous oblige à quelques exigences pour que nos vies soient conformes à la sainteté de Dieu dans notre quotidien et qu’elles en soient dignes. En tant que serviteurs, nous devons porter la lumière de la bonne nouvelle du Salut au monde entier, en commençant, sans attendre, par celui qui nous entoure. Et Paul ne manque pas de nous encourager : « À vous, la grâce et la paix, de la part de Dieu notre Père
et du Seigneur Jésus Christ. »

Pour la mise en œuvre de cette grâce reçue du baptême, il faut nous en remettre à Jean, le Baptiste, qui nous explique comment nous devons agir. Jésus Christ, modèle de tout baptisé, nous révèle ce que nous devons être : fils de Dieu, conformé à l’agneau de Dieu. Notre relation à Dieu se comprend comme une relation d’amour filial. Nous sommes fils et filles bien aimés du Père et nous pouvons vivre dans cet amour, sans crainte du jugement, à condition d’être fidèles à ce que le Seigneur nous demande. Nous devons aussi être des agneaux, c’est-à-dire être doux et humbles de cœur, prêts à donner notre vie par amour pour tous nos frères et nous faire tout petits pour que la grâce du Salut et la Sainteté puissent grandir en nous.

Sans doute, frères et sœurs, trouverez-vous ce chemin difficile à emprunter ! Et pourtant, dans l’humilité du cœur et la grâce de Dieu, tout est possible dans la Foi ! En prenant le Christ comme modèle, comme le chemin, la vérité et la vie, nous sommes invités, en confiance, à nous poser les bonnes questions pour aller de l’avant. Suis-je bien conscient que par mon baptême, je reçois, moi aussi, une mission spécifique ? De quelle mission suis-je investi en tant que baptisé ? Quels moyens vais-je mettre en œuvre pour la développer et la mettre au service de tous mes frères ?

En fait la solution est simple : si nous sommes fidèles à la Source de Vie qu’est le Seigneur, par sa grâce, nous pourrons devenir, à notre tour, une source au milieu du monde.

Amen

Bernard MALCURAT, Diacre permanent    

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