HOMELIE DU DIMANCHE 18 Juin 2023
11EME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – ANNEE A
« Jésus appela ses douze disciples et les envoya en mission » (Mt 9, 36 – 10, 8)
Chers frères et sœurs,
Avec Jésus, nous ne sommes pas au festival de Cannes ! Bien sûr, nous le voyons bien en feuilletant les évangiles, Jésus rassemble les foules mais pas à la manière de ces grandes stars dont le seul but est d’attirer l’attention pour flatter leur égo et leur estime d’elles-mêmes, au risque de bousculer voire d’écraser les autres, sans aucun regret.
Les foules qui suivent Jésus ne sont pas venues pour l’installer sur un piédestal à cause des miracles qu’il accomplit ou des paroles qu’il prononce. Et il le comprend bien puisque « : « (…) voyant les foules, Jésus fut saisi de compassion envers elles parce qu’elles étaient désemparées et abattues comme des brebis sans berger. »
Jésus regarde les personnes qui l’entourent, il voit leur fatigue et il sent que leur cœur a besoin d’être guidé. Jésus n’a que faire de l’audimat, il ne rassemble pas autour de lui ceux qui le comprennent, mais il ouvre largement son cœur à tous ceux qui s’approchent plus ou moins de lui ; il constate leur faiblesse, il voit leur tristesse, il déplore les égarements de quelques uns et il sait aussi ressentir la joie que leur procure cette rencontre : il se laisse toucher par ces foules en attente de signes et d’enseignements de sa part.
Il en va de même pour nous aujourd’hui ! Le Christ est avec nous mais cherchons-nous vraiment à le rencontrer ? Quel regard jetons-nous sur le monde qui nous entoure, sur ces frères et sœurs vers lesquels Jésus nous envoie et qu’il nous invite à regarder avec un regard de foi, notre foi de baptisés.
Jésus déclare d’ailleurs à ses disciples « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. » Nous avons tous, chrétiens, baptisés, une mission à accomplir au service du Royaume de Dieu. Jésus ne peut rester seul dans la mission et il nous invite à bien discerner quelle est la notre, celle qui nous est donnée et tenant compte de nos charismes, de nos sensibilités, de nos possibilités. Le Seigneur n’impose rien, mais il nous guide pour que nous soyons, nous aussi de bons ouvriers pour sa moisson.
Mais nous non plus, nous ne sommes pas seuls. Nous faisons partie de la grande et mystérieuse communion des saints, avec tous ceux que nous ne connaissons pas, avec lesquels nous pouvons marcher si nous le voulons bien, mais qui compte aussi sur nous.
Nous savons bien que les besoins de nos frères sont immenses, dans des domaines tellement variés, mais comment allons-nous réagir devant les appels des foules d’aujourd’hui ? Ai-je l’oreille assez fine pour entendre les paroles que Jésus m’adresse et qui sont tellement remplies d’un si grand amour ?
Soyons suffisamment humbles pour reconnaître que si le Christ ne peut rester seul à agir dans sa mission, nous avons, nous aussi, bien besoin de son amour, de l’Esprit Saint qu’il nous a envoyé à Pentecôte, pour accepter de le suivre.
Jésus appelle toujours et aujourd’hui encore ! Mais seule notre foi nous permet d’entendre ses appels. Jésus nous appelle chacun par notre prénom de baptisé, mais quelque soient nos origines, nos situations personnelles ou familiales, nous ne formerons jamais un groupe homogène et parfait de disciples. C’est d’ailleurs ce qui fait la richesse de notre foi et qui nous oblige à travailler les uns avec les autres pour aboutir à accomplir la mission que Jésus confie à chacun de nous.
Cette citation de Saint Augustin résume bien cela : « Dieu qui t’a créé sans toi, ne te sauvera pas sans toi. » (Saint Augustin, Sermon 169, 13)
Sans doute avons-nous tous connu ces instants où nous avons la quasi certitude, malgré notre manque de foi et nos faiblesses que le Seigneur compte sur nous.
Prenons le temps de réfléchir à ces moments de notre semaine où nous avons été plus sensibles à une prière ou à une phrase de l’évangile, où nous avons rencontré un visage imprévu du Christ dans celui de nos frères, où nous avons vécu un événement que seul l’aide de Jésus va nous aider à comprendre.
Demandons simplement à Jésus de renouveler son appel envers nous pour que nous soyons toujours plus son ami, son disciple ; demandons-lui de reconnaître en nous ce qui nous empêche d’être le bon ouvrier de la moisson dont il a besoin aujourd’hui.
Amen
Bernard MALCURAT, Diacre permanent
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