A l’occasion de la journée des grands-parents et personnes âgées qui a eu lieu le 23 juillet, on vous fait part de ce très bel article de Bernard Malcurat qui est paru sur le site Sœurs de Marie Réconciliatrice.
Pour les parents « senior » la plus grande de leurs joies familiales est celle d’avoir des petits enfants. Les conditions de vie ont bien changé dans notre pays, voire dans notre monde, et les relations grands parents – petits enfants ont, de fait évoluées elles aussi, créant ainsi plusieurs catégories de grands parents. Les parents nounous qui sont omniprésents auprès de leurs petits enfants, jusqu’aux grands parents lointains pour lesquels la rencontre des petits enfants est loin d’être fréquente !
Dans un cas comme dans l’autre, il appartient aux parents, avec les grands parents, de bien s’entendre sur ce qu’ils attendent les uns des autres. Car si nous avons l’habitude de parler de la famille, il ne faut jamais oublier que nos enfants, lorsqu’ils se marient (cela se fait encore !) ou lorsqu’ils « sont en couple » (comme on dit aujourd’hui) créent une entité familiale à eux seuls, avec leurs propres enfants. Ils y définissent un mode de vie et un choix de vie qui ne correspondent pas forcément à ce que pense les grands parents, mais qui doivent être respectés par eux. Ce qui n’empêche pas de dire qu’eux, les grands parents n’auraient pas fait ainsi !
Les rencontres entre grands parents et petits enfants sont donc suspendues à la vie de cette cellule familiale nouvelle qui a ses obligations, ses façons de faire, son style de vie, etc… Fort heureusement, très souvent, il existe un socle commun mais qui a changé, au moins dans les façons de faire, à cause de l’évolution de la société.
Il n’en reste pas moins que les grands parents peuvent et doivent aider leurs enfants, surtout lorsqu’ils le leur demandent, à prendre des décisions qui parfois sont ardues. Partager son avis, sans l’imposer, peut aussi être une aide à l’éducation et à la vie de tous les jours…
Je vais parler d’une expérience que je connais bien : la mienne ! Nous avons neuf petits enfants, répartis dans deux familles, l’une avec sept, l’autre avec deux, l’une habitant dans le Nord, l’autre dans la région parisienne. Autant dire deux familles très différentes à cause de ce qu’ils vivent chacun de leur côté.
Nous avons la joie d’être en connexion permanente avec les uns et les autres grâce à Internet et au téléphone. Mais aussi grâce au courrier car nous savons combien nos petits enfants aiment recevoir des lettres… Lorsque nous nous retrouvons physiquement, il y a deux situations différentes : soit les parents sont là, soit ils sont absents. Les attitudes sont sensiblement différentes dans ces deux cas. Quand les parents sont là, nous restons bien présents, mais nous les laissons assurer leur tâche de parents. Lorsqu’ils sont absents, nous avons la responsabilité de nos petits enfants mais nous constatons qu’ils sont très attentifs à nous. Cependant, à chaque demande, nous ne manquons pas de nous poser la question : que feraient leurs parents ? Nous sommes là pour assurer une continuité et non pas créer une révolution. Cela n’empêche pas d’évoquer son avis ou ce que nous avons vécu avec nos propres enfants qui forcément était différent.
Même si nous ne sommes pas très souvent avec nos petits enfants, nous ne nous sentons pas privés de leur présence. Nous suivons leur vie, nous partageons les peines et nous nous réjouissons de leurs moments de joie et de leurs réussites. Nous sentons très bien que les grands parents que nous sommes, sont en permanence au cœur de la vie de nos petits enfants, en particulier grâce à leurs parents qui entretiennent notre présence, même en notre absence.
En fait, nous vivons avec eux, nous prions pour eux et avec eux, nous les encourageons, nous faisons en sorte qu’ils sachent que, pas toujours à leurs côtés, nous sommes présents et disponibles. Chaque fois que nous les voyons, c’est comme si nous nous étions quittés la veille, et cela nous comble de bonheur.
Le Pape François nous aide à garder ce cap lorsqu’il dit : « Les grands-pères et les grands-mères forment la « chorale » permanente d’un grand sanctuaire spirituel, où la prière de supplication et la louange soutiennent la communauté qui travaille et lutte dans le domaine de la vie. » (Audience générale du 11 mars 2015)
Bernard Malcurat
Diacre permanent